Hommage à Sensei Ari Anastasiadis

Pendant 10 ans, Sensei Anastasiadis a été mon mentor en matière de karaté. Grâce à ses enseignements, j’ai compris ce que signifie être un karatéka et ce que doit être un sensei.

Le karaté a été introduit au Japon en 1917, mais il ne fut reconnu officiellement et patronné par le ministère de l’Éducation qu’en 1948. Au début des années 1950, Aristide Anastasiadis, jeune judoka d’origine grecque habitant en Égypte, désireux d’approfondir ses connaissances en arts martiaux, se rend au Japon avec la bénédiction de ses parents. Son apprentissage débute par une équivalence en aïkido, suivie de cours d’auto-défense et d’armes (bogutsu).

Issu de la Japan Karate Association (JKA), Sensei Anastasiadis devient le premier à enseigner le karaté au Canada, ouvrant son premier club à Montréal en 1957. Pendant son séjour au Japon, sa réputation grandit, et il est invité à arbitrer le All Japan Championship, devenant ainsi le premier non-Japonais à occuper ce rôle prestigieux.

En novembre 1963, de retour à Montréal, enrichi par son expérience avec la JKA, il se consacre pleinement à l’enseignement des arts martiaux, notamment le karaté et l’aïkido. En 1965, à seulement 33 ans, il est déjà maître en judo, karaté, aïkido et bogotsu. Chaque art lui apporte une nouvelle perspective sur la force et la discipline.

Il fera plusieurs séjours au Japon et enseignera dans des dojos au Japon, en Suède, en France et aux États-Unis, mais le Canada sera son chez-soi. Il enseignera dans plusieurs provinces et fondera la première fédération canadienne de karaté. Avec Maître Hirokazu Kanazawa, il conçoit des livres et des vidéos didactiques pour la Shotokan Karate International Federation (S.K.I.F.).

Vers la fin de sa carrière, Sensei Anastasiadis élabore un cours pour instructeurs qu’il dispense à Beloeil de 1995 à 1998.

Ricardo Ferro